Bonjour Margot, vous êtes une ancienne étudiante du master Informatique MALIA.
Diplômée en 2017, vous travaillez aujourd'hui en tant que responsable de l'Intelligence Artificielle chez SQI.
Quel a été votre parcours après le master ?
Une fois le master validé, j’ai continué en réalisant une thèse à l’Université Lumière Lyon 2 en mathématiques appliquées. Par la suite, j’ai fait un post-doctorat CDD en informatique orienté Machine Learning et IA.
J’ai ensuite cherché à rentrer dans le secteur privé. Un ami m’a parlé de SQI. Je me suis renseignée sur l’entreprise, et j’ai été attirée par le fait que ce soit une SCOP (Société coopérative et participative) dans le domaine de l’Informatique médicale. J’ai donc posé une candidature spontanée et j’ai tout de suite été embauchée.
Pourriez-vous nous décrire brièvement votre métier ainsi que vos missions ?
Il y a tout d’abord une partie dédiée à l’avant-vente commerciale. C’est-à-dire tenter avec des potentiels clients de comprendre comment l’Intelligence artificielle pourrait améliorer leurs performances. Car il y a beaucoup de logiciels informatiques médicaux qui n’utilisent que du traitement de signal ou des techniques plus anciennes, etc., mais qui peuvent être boostés grâce à l’IA ou avec le Machine Learning.
Ensuite, il y a tout une partie étude de faisabilité. Une fois qu’on nous donne le feu vert pour effectuer une évaluation des possibilités d’amélioration des performances, on passe aux tests. Cela consiste à réaliser des proof of concept (des démos) avec les données et de voir si ce que l’on veut faire fonctionne vraiment.
Puis pour compléter, il y a une partie sur l’argumentation de produit. Si des clients décident de créer des produits ou de les améliorer, nous, on se doit de faire l’implémentation. C’est une partie technique avec du code, de la gestion de projet, etc., qui se réfère à un développement d’application.
Quelles sont les missions que vous préférez et celles que vous aimez le moins ?
Les missions qui me plaisent le plus sont les études de faisabilité. C’est intéressant car ça consiste à récupérer des données, essayer d’en faire des données “propres” pour pouvoir observer très rapidement si l’on peut avoir des performances intéressantes. Cette partie à un côté grisant, rien qu’à l’idée d’avoir dès que possible des résultats.
Sinon, personnellement, je trouve moins intéressant lorsqu'il faut travailler sur un produit. Il y a toute une partie code qu’il faut documenter, être sûre, tester 20 fois, rencontrer des bugs, il faut que le produit soit adapté aux différents smartphones... J’y retrouve moins le côté Machine Learning.
Qui sont vos interlocuteurs au quotidien ou sur des occasions spécifiques ?
Dans l’entreprise nous sommes une quarantaine de personne mais au quotidien je travaille en binôme. Donc, il y a l’équipe et mes chefs. J’échange aussi avec les clients.
Il m’arrive d’assister à des formations donc j’échange avec des personnes du même secteur. Je peux aussi faire de la communication externe pour faire connaitre l’entreprise, rencontrer des confrères/consœurs lors de colloques, échanger sur nos produits...
Quelle est votre journée type au poste que vous occupez ?
Je n’ai pas vraiment de journée type.
Mais par exemple le matin, je vais essayer de faire de la veille technologique. Donc lire des articles pour me tenir informée sur les nouvelles technologies, le Machine Learning, etc.
Je dirais que ¼ de ma journée est pris par la gestion de projet. Quand on travaille sur un produit, il faut savoir y aller étape par étape. Travailler en faisant plusieurs versions sur lesquelles à chaque fois on rajoute de nouvelles fonctionnalités. Avant de se lancer dans le code, il faut définir ces versions : que contiennent-elles ? Quel est le comportement que l'on attend ? … C’est cela qui constitue la conduite de projet.
Je passe aussi pas mal de temps à échanger avec les clients. Il est nécessaire d’avoir des retours de leur part, ou de leur en donner. Il faut les tenir au courant de nos avancées. Ou bien si ce ne sont pas encore nos clients, nous faisons de la prospection, en tentant de les convaincre que l’IA peut changer leurs produits.
Pouvez - vous nous indiquer à quelle tranche de salaire vous appartenez ?
Je suis à 45/50 000€ par an. Par mois, je dois être à environ 4 000 € brut sans les primes. Si j’ai une prime moyenne, je suis à environ 4 300€.
En quoi diriez-vous que votre formation en master MALIA vous est utile aujourd’hui au poste que vous occupez ?
Au cours de mon année de master, j’ai gagné énormément en connaissances en culture générale sur les méthodes de Machine Learning. Evidemment, ce sont des choses qui ne cesseront d’accroitre mais la plupart ont été vues en cours et elles me servent encore aujourd’hui.
Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de ce master ?
Un très bon souvenir ! Encore aujourd’hui, je suis en contact avec des personnes de ma promotion et des enseignant.es-chercheur.es de l’Université. Ce master m’a aidé à créer de bonnes relations. D’autant que les années suivantes j’ai travaillé dans le laboratoire informatique ERIC pour ma thèse. Ce qui me permettait de garder contact avec les enseignant.es-chercheur.es des différents masters.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux étudiant.es intéressé.es par ce parcours ?
Il faut foncer. Et surtout trouver la motivation, c’est le plus important selon moi. L’année à laquelle j’ai fait le master, il n'y avait pas énormément d’heures de cours mais, par contre, il y avait beaucoup de projets. Ça peut être le piège de se dire je n’ai pas cours, je suis tranquille. Alors que ce n’est pas le cas.
Il faut bosser sur les projets, s’investir au maximum. On nous donne le temps pour se créer une expérience sur des projets autonomes, alors il faut en profiter. Il ne faut pas avoir de doutes sur les compétences que l’on a ou pas mais il faut y aller motivée avec l’envie d’en savoir plus.
Master mention Informatique